Herbiers enracinés immergés des eaux mésotrophes à eutrophes, à potamots (Potamogeton spp.), à myriophylles (Myriophyllum spp.) et à élodées (Elodea spp.)

Ces herbiers sont enracinés et strictement aquatiques. Ils se développent en majorité sous la surface de l’eau et constituent des nappes assez denses où seuls les épis floraux affleurent à la surface.
Ces végétations se retrouvent dans les eaux stagnantes un peu turbides, mésotrophes à eutrophes, de faible à moyenne profondeur. Ces biotopes sont surtout représentés en plaine dans les grands secteurs d’étangs façonnés ou transformés par l’homme (plaine du Forez, Dombes…) et de façon éparpillée sur une grande partie de la région alpine. On les retrouve jusqu'à plus de 2000 m dans les Alpes au sein des lacs d’altitude.

Ces communautés sont composées d’hydrophytes à feuilles très fines à assez larges.
Leur composition floristique varie selon la trophie du milieu. Les eaux nettement eutrophes sont dominées par des potamots à feuilles larges ou des myriophylles, mêlés à des algues filamenteuses. Les communautés moins eutrophiles sont plus clairsemées et constituées de potamots à feuilles fines, naïades et zannichellies.

Pour se maintenir, cet habitat nécessite une gestion extensive des plans d’eau et des étangs. Les peuplements sont directement impactés par :

• un faucardage trop fréquent ;
• une charge piscicole élevée : l’introduction d’un poisson exotique herbivore particulièrement vorace, l’Amour blanc (Ctenopharyngodon idella), entraîne localement une sur-consommation des herbiers et à terme leur disparition ;
• des assecs trop rapprochés ou trop espacés.

Dans les secteurs d’agriculture intensive, la dégradation de la qualité de l’eau favorise les espèces monopolistes eutrophiles et polluo-tolérantes de faible intérêt. Parmi ces espèces, on retrouve les élodées (Elodea canadensis et Elodea nuttalii) au caractère envahissant.