Parois rocheuses calcaires sèches et ensoleillées à semi-ombragées liguro-provençales des étages supraméditerranéen à alpin


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Jean-Charles VILLARET - CBNA
Paroi rocheuse calcaire sèche et ensoleillée de l’étage supraméditerranéen


Morphologie

Cet habitat est représentatif des basses et moyennes montagnes des Préalpes provençales et des massifs intermédiaires des Alpes-de-Haute-Provence. On les retrouve sur toutes les expositions, depuis les basses gorges provençales jusqu’aux hautes crêtes exposées. Les faciès rocheux sont variés :
  • parois verticales ;
  • surplombs rocheux ;
  • porches de grottes ;
  • excavations...


Végétation

La flore de ces parois est exceptionnelle par sa richesse en espèces endémiques. De nombreuses espèces rares et protégées s’établissent dans ces milieux. On trouve sur ces parois des lichens et bryophytes incrustés à même le rocher. Se développent dans les étroites fissures des chaméphytes et hémicryptophytes recouvrant rarement plus de 20 % de la surface. Dans les secteurs de basse et moyenne altitude, peuvent également se développer quelques arbustes : Genévrier de Phénicie (Juniperus phoenicea), Genévrier thurifère (Juniperus thurifera), Amélanchier à feuilles ovales (Amelanchier ovalis)...

La flore de ces habitats est adaptée aux conditions desséchantes accentuées par la roche perméable calcaire et les influences climatiques méditerranéennes. Leur croissance est ralentie et leurs feuilles épaisses, poilues et cireuses. Les espèces plus fragiles ou aux feuilles fines se développent dans les gorges ou sous les surplombs : l’Orpin odorant (Sedum fragrans, rare et protégé), la Sabline de Provence (Moehringia intermedia, rare et protégée), l’Alsine de Villar (Minuartia villarii)...

Cette végétation peut être qualifiée de primaire. Il s’agit d’une végétation hautement spécialisée qui ne se modifie pas de manière significative au cours du temps, bloquée par son biotope très contraignant. Cependant, au sein des petits systèmes rocheux isolés, l’érosion ou la reconquête forestière naturelle peut faire disparaître ces végétations.


Menaces

Les dispositifs de sécurisation des parois et le développement des activités sportives constituent les principales atteintes à ces habitats remarquables. La prise en compte de la présence d’espèces rares et protégées est un préalable à tout aménagement.


Espèces caractéristiques

Certaines espèces sont caractéristiques de ce milieu :
  • l’Ancolie de Reuter (Aquilegia reuteri), rare et protégée ;
  • la Doradille du Verdon (Asplenium jahandiezii), rare et protégé ;
  • la Campanule à grosses racines (Campanula rotundifolia subsp. macrorhiza) ;
  • le Passerage à feuille d’Halimus (Hormathophylla halimifolia) ;
  • la Cinéraire maritime (Jacobaea maritima), rare ;
  • la Sabline de Provence (Moehringia intermedia), rare et protégée ;
  • la Sabline faux-sédum (Moehringia sedoides), rare et protégée ;
  • la Raiponce de Villars (Phyteuma villarsii), rare et protégée ;
  • la Primevère marginée (Primula marginata), protégée ;
  • la Saxifrage à feuilles en languettes (Saxifraga lantoscana) ;
  • l’Orpin odorant (Sedum fragrans), rare et protégé ;
  • la Joubarbe du calcaire (Sempervivum calcareum).



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Jean-Pierre DALMAS - CBNA
Cinéraire maritime

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Léa BIZARD - CBNA
Ancolie de Reuter

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Vous trouverez une présentation détaillée et technique de cet habitat au sein du Guide des habitats naturels et semi-naturels des Alpes (Villaret et al., 2019) en cliquant ici .
Le guide complet est disponible chez Naturalia publications.