Prairies humides médio-européennes des sols paratourbeux basiques et oligotrophes
Prairie humide de sol paratourbeux
Ecologie
Ces prairies humides appelées moliniaies sont présentes de l’étage collinéen à montagnard. Elles occupent des sols alcalins, pauvres en nutriments mais riches en matière organique. Sur des sols plus riches en nutriments, la moliniaie cède la place aux mégaphorbiaies ou aux prairies à populage.
On rencontre ces prairies :
On rencontre ces prairies :
- en ceinture externe de tourbière ou de lac ;
- dans les marais tourbeux de plaine ;
- dans les fonds de vallées humides souvent parcourus par des ruisseaux ;
- sur les pentes suintantes marneuses ou tufeuses.
Elles occupent des zones où le niveau de la nappe phréatique fluctue fortement entre la période hivernale et la période estivale.
La végétation est dominée par la Molinie bleue (Molinia caerulea) ou parfois par la Molinie élevée (Molinia arundinacea) qui atteint jusqu’à 1 m de haut en été. A l’automne, la molinie prend une belle teinte orangée avant de sécher et tomber au sol pour former la litière, un épais matelas de feuilles et de tiges séchées.
Les moliniaies hébergent une flore riche et de nombreuses espèces rares et protégées de papillons.
Végétation
La végétation est dominée par la Molinie bleue (Molinia caerulea) ou parfois par la Molinie élevée (Molinia arundinacea) qui atteint jusqu’à 1 m de haut en été. A l’automne, la molinie prend une belle teinte orangée avant de sécher et tomber au sol pour former la litière, un épais matelas de feuilles et de tiges séchées.
Les moliniaies hébergent une flore riche et de nombreuses espèces rares et protégées de papillons.
Molinie bleue
Evolution du mileu
L’entretien agro-pastoral extensif est primordial au maintien de la richesse floristique. L’abandon des pratiques agricoles entraîne l’accumulation de litière, la formation de touradons puis l’arrivée et le maintien de divers arbustes (saules, aulnes, bourdaines…). Il en résulte un appauvrissement de la flore.
Menaces
La moliniaie nécessite une fauche tardive avec exportation de la litière pour conserver toute sa richesse floristique. Fortement menacé, cet habitat a beaucoup régressé notamment à cause de :
- l’intensification agricole dans les plaines encourageant le drainage et la fertilisation ;
- l’abandon des pratiques de fauche entraînant la fermeture du milieu et son reboisement.
Espèces caractéristiques
La principale espèce caractéristique de ces prairies est la Molinie bleue (Molinia caerulea).
Elle est souvent accompagnée par :
- la Laîche de Host (Carex hostiana) ;
- la Laîche faux panic (Carex panicea) ;
- la Laîche tomenteuse (Carex tomentosa) ;
- l’Epipactis des marais (Epipactis palustris) ;
- la Fétuque à feuilles capillaires (Festuca trichophylla) ;
- le Gaillet boréal (Galium boreale) ;
- la Gentiane asclépiade (Gentiana asclepiadea) ;
- la Gentiane des marais (Gentiana pneumonanthe), protégée ;
- le Glaïeul des marais (Gladiolus palustris), rare et protégé ;
- l’Inule à feuilles de saule (Inula salicina) ;
- la Corbeille d’argent (Iberis sibirica), rare et protégé ;
- le Laser de Prusse (Laserpitium prutenicum), protégé ;
- l’Ophioglosse commun (Ophioglossum vulgatum), protégé ;
- la Grande pimprenelle (Sanguisorba officinalis) ;
- la Serratule des teinturiers (Serratula tinctoria) ;
- la Succise des prés (Succisa pratensis) ;
- la Swertie vivace (Swertia perennis), rare et protégée.
Succise des prés
Amourette
Sur tourbe épaisse, ce milieu s’enrichit en espèces turficoles telles que la Laîche de Davall (Carex davalliana) ou la Linaigrette à feuilles larges (Eriophorum latifolium). Sur sol plus argileux, desséché en été, on retrouve des plantes des pelouses sèches comme le Brachypode des rochers (Brachypodium rupestre) et l’Amourette (Briza media).
Gentiane des marais
Ophioglosse commun
Oeillet superbe
Valeur patrimoniale
Ces prairies possèdent généralement une flore très riche comprenant de nombreuses plantes protégées, rares ou menacées.
Outre les espèces déjà citées précédemment, on y retrouve :
Outre les espèces déjà citées précédemment, on y retrouve :
- l’Ail anguleux (Allium angulosum), protégé ;
- l'Oeillet superbe (Dianthus superbus), rare et protégé ;
- le Pigamon de Bauhin (Thalictrum simplex), rare ;
- la Violette élevée (Viola elatior), rare et protégée.
Vous trouverez une présentation détaillée et technique de cet habitat au sein du Guide des habitats naturels et semi-naturels des Alpes (Villaret et al., 2019) en cliquant ici .
Le guide complet est disponible chez Naturalia publications.
Le guide complet est disponible chez Naturalia publications.