Zoom sur les matériaux du jardin alpin de Gap-Charance

Le site du jardin alpin a été drainé lors de sa construction. Des galets ont été disposés en profondeur afin que l’eau puisse s’infiltrer facilement et que la terre ne reste pas gorgée d’eau. Ces galets proviennent de la ballastière de La Saulce. Elle est établie sur les anciennes terrasses de la Durance. Il s’agit des versants de la vallée où ont été déposés des sédiments lors de crues de la rivière il y a des millions d’années.

L’extraction, réalisée en campagne hivernale, permet de restituer immédiatement les terrains réaménagés aux agriculteurs et d’éviter d’occuper des surfaces agricoles cultivables.

Les chemins du jardin alpin de Gap-Charance sont empierrés. Les pierres proviennent de la carrière de Montmaur. Il s’agit d’une carrière historique du Gapençais exploitée depuis les années 50. Les matériaux extraits sont principalement des lauzes siliceuses (formation sédimentaire à fines zonations siliceuses). Ces pierres possèdent une très bonne résistance à l’usure et à l’abrasion. Elles sont ainsi utilisées comme ballast pour voies ferrées.

L’impact visuel important de ce site bien connu des Gapençais sera adouci progressivement. Un réaménagement écologique coordonné permettra de supprimer l’aspect géométrique des fronts d’exploitation tout en favorisant la recolonisation par les espèces végétales et animales emblématiques du site : l’Aristoloche pistoloche (Aristolochia pistolochia), le papillon Proserpine (Zerynthia rumina) ou le crapaud accoucheur (Alytes obstetricans) par exemple.

La création des milieux à plantes calcicoles du jardin a nécessité un apport en roche carbonatée. Les matériaux sont issus de la carrière d’Aubignosc qui exploite la couche géologique dite du “Bédoulien” formée il y a 120 millions d’années. Cette roche massive calcaire renferme des fossiles marins (ammonites), traces de temps très anciens…

Conformément à l’Arrêté Préfectoral d’autorisation du site d’Aubignosc, plusieurs aménagements environnementaux ont été réalisés autour de la carrière. Les espèces emblématiques de ce site sont l’Aristoloche pistoloche (Aristolochia pistolochia) ainsi que le Lézard ocellé (Timon lepidus). Ce dernier apprécie les milieux ouverts et habite la carrière quasiment depuis sa création.

De gros blocs calcaires blancs du Jurassique supérieur (-161 à -145 Ma) forment les enrochements plats des milieux calcaires du jardin alpin. Ils proviennent de la carrière de Rians, ouverte dans les années 1960. Cette carrière exploite le massif calcaire de Caugnon.

La carrière de Rians est implantée au sein d’un site Natura 2000 : la Montagne de Sainte Victoire. Ce site est d’importance communautaire. Le Criquet hérisson est une espèce emblématique et sensible du site de Rians pour laquelle CBA a mis en place un indicateur de suivi spécifique et plusieurs partenariats (avec l’Office Nationale des Forêts et le Muséum d’Histoire Naturelle notamment)

Les sables sont des particules dont la taille est comprise entre celles des limons (inférieure à 0,063 mm) et des graviers (supérieure à 2 mm).

Un sol sableux retient difficilement l’eau : elle s’écoule et s’infiltre entre les grains. Un sol sableux s’avère également plus mobile qu’un sol argileux. En effet, les grains se déplacent par l’intermédiaire du vent, de l’eau ou des êtres vivants. Les végétaux de la pelouse sableuse sont donc adaptés à la sécheresse et pourvus d’un système racinaire profond leur permettant un ancrage durable.