Pelouses


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Sylvain ABDULHAK - CBNA
Pelouse


Les pelouses sont des milieux naturels à physionomie herbacée basse. Elles sont dominées par des graminées (fétuques, nards, bromes) et/ou des cypéracées (laîches). D’autres familles de plantes telles que les légumineuses, les gentianacées ou les astéracées y sont associées en plus ou moins faible abondance. Le pâturage et/ou les conditions du sol et du climat maintiennent cet habitat ouvert, sans arbres.

Dans les Alpes, les pelouses sont très représentées et variées :
  • pelouses à Fétuque variable (Festuca acuminata) sur sols rocheux acides en altitude ;
  • pelouses à Nard raide (Nardus stricta) ou Fétuque violette (Festuca violacea) sur les replats longuement enneigés aux sols frais ;
  • pelouses sèches à Corynéphore blanchâtre (Corynephorus canescens) en plaine sur les sables ensoleillés ;
  • pelouses steppiques…
Elles prennent différents aspects : écorchées ou denses, basses ou hautes, homogènes ou irrégulières.

Les pelouses peuvent être associées en mosaïque à d’autres milieux comme les landes et les garrigues. Elles abritent certaines espèces rares et menacées et fournissent des ressources alimentaires pour la faune, dont les ongulés de montagne en hiver. Les pelouses des hautes altitudes sont souvent climaciques (elles n’évoluent pas vers d’autres types physionomiques) et occupent des sites aux rudes contraintes et dont le climat frais limite l’évapotranspiration.


Une flore bioindicatrice

L’étude du cortège floristique permet une identification du type de pelouse, du type de sol, de l’humidité et de la richesse du milieu.
Sur les terrains acides, on retrouve par exemple une flore acidiphile adaptée aux terrains maigres.


Pelouse humide ou sèche

Les pelouses occupant des stations sèches et ensoleillées au sol superficiel sont des pelouses sèches. Leur végétation présente des adaptations à la sécheresse :
  • feuilles filiformes ;
  • revêtements foliaires cireux ou laineux pour limiter l’évapotranspiration ;
  • feuilles « grasses » ;
  • ou encore bulbes pour stocker l’eau.
Les pelouses plus humides sont des milieux plus riches, ou souvent dominées par des cypéracées (laîches notamment) et pour certaines riches en orchidées. La végétation est plus haute et les sols plus profonds que dans les pelouses sèches.


Pastoralisme : indispensable ou néfaste ?

Le pastoralisme a façonné les paysages des Alpes. Certaines prairies, dites primaires, sont climaciques : elles n’ont pas besoin de l’intervention humaine pour se maintenir. D’autres, dites secondaires, résultent du pastoralisme et dépendent de lui pour ne pas évoluer vers des boisements. Le pâturage extensif permet ainsi le maintien de certaines pelouses et évite que le milieu se referme. Les pelouses sèches de basse altitude sont donc davantage menacées par le déclin du pastoralisme.

Le surpâturage peut également être néfaste aux pelouses : le piétinement peut entraîner la dislocation du tapis herbacée, l’érosion des sols et la disparition d’espèces sensibles. L’excès de matière organique apportée par les déjections du bétail peut aussi, dans les milieux pauvres en nutriments, sensibles à l’eutrophisation, modifier et appauvrir durablement la flore d’origine.

Les plantes développent de nombreuses stratégies pour résister au pâturage :
  • touffes puissamment ancrées ;
  • port rampant ;
  • forme en rosette ;
  • multiplication végétative ;
  • floraison précoce ;
  • présence d’épines.

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Gilbert BILLARD - CBNA
Pâturage bovin

Evolution de milieu

Lorsqu’elles ne sont plus pâturées, les pelouses peuvent évoluer vers des prairies, des ourlets (ou prairies préforestières), des landes, puis des fourrés et des boisements.
Les pelouses climaciques des hautes altitudes n’évoluent pas ou peu, même en l’absence de pâturage.


Menaces

Les pelouses d’altitude sont globalement peu menacées, alors que celles de plus basse altitude sont globalement en régression.
A haute altitude, elles sont néanmoins menacées par la construction d’infrastructures pour les stations de sports d’hiver, la construction de routes ou de carrières... La dégradation des sols y est souvent durable car l’érosion et les contraintes climatiques freinent fortement leur reformation.
A moindre altitude, les pelouses sont surtout menacées par la fermeture du milieu due à l’abandon du pâturage. Elles subissent aussi les pressions causées par l’intensification des pratiques agricoles : eutrophisation des sols, surpâturage…


Les pelouses représentées au jardin de Gap-Charance

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