Pelouses steppiques


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Jean-Charles VILLLARET - CBNA
Pelouse steppique


Les pelouses steppiques alpines sont des étendues herbacées sèches, basses à mi-hautes, ouvertes voire très ouvertes et discontinues.
On les retrouve au sein des vallées internes alpines jusqu’à 1 700 m d’altitude. Le climat régnant sur ces milieux est continental. Les écarts de température sont forts et les précipitations faibles. Les pelouses steppiques s’établissent sur des sols plutôt pauvres, calcaires et superficiels.
Elles sont entretenues par le pâturage extensif pour la plupart.


Les relictes d'une époque climatique révolue ?

Par le terme “pelouse steppique”, nous entendons communément de grandes étendues herbeuses. Cependant, les pelouses steppiques alpines sont des habitats seulement apparentés aux steppes d’Europe orientale : elles hébergent des espèces communes dans les steppes d’Europe centrale mais ici largement dominées par un cortège de végétaux méditerranéens.
Ce sont les barrières climatiques (glaciations, réchauffements) et physiques (montagnes) qui ont conduit à l’isolement des espèces steppiques au sein des vallées internes alpines. Ces espèces constituent aujourd’hui les vestiges des temps anciens. Elles donnent toute sa richesse écologique à cet habitat.


Végétation

La végétation de ces pelouses regroupe des espèces à affinités steppiques ainsi que des végétaux subméditerranéens. Le recouvrement herbacé est de l’ordre de 50 %. Il peut être inférieur dans le cas où le substrat rocheux affleure.

La végétation des pelouses steppiques comprend ainsi :
  • des graminées vivaces en touffes : des stipes (Stipa spp), des fétuques (Festuca spp.) ;
  • des chaméphytes buissonnantes : Thym commun (Thymus vulgaris), Globulaire buissonnante (Globularia alypum)... ;
  • des chaméphytes rampantes : Hélianthème d’Italie (Helianthemum italicum), Hélianthème des Apennins (Helianthemum apenninum)... ;
  • des géophytes : Iris des garrigues (Iris lutescens), Ornithogale à feuilles droites (Ornithogalum orthophyllum)... ;
  • des arbustes (rosiers, genévriers) et quelques arbres (pins) pouvant coloniser peu à peu le milieu à cause de l’abandon du pastoralisme localement ;
  • des lichens et mousses se développant sur le substrat rocheux si celui-ci affleure.
Certaines pelouses steppiques subcontinentales peuvent également héberger un important cortège d’orchidées.

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Gilles PACHE - CBNA
Thym commun

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Jean-Charles VILLARET - CBNA
Hélianthème des Apennins


Des végétaux adaptés à un climat rigoureux

Cette végétation est adaptée aux maigres réserves en eau du milieu grâce à :
  • des feuilles filiformes ou enroulées ;
  • des feuilles cireuses ou poilues ;
  • des organes de réserve en eau (bulbe, rhizome, feuilles crassulantes) ;
  • un appareil racinaire profond et étendu.
En plus des périodes de sécheresse, la végétation de ces milieux doit pouvoir survivre aux rigueurs hivernales. Ainsi, les parties aériennes des hémicryptophytes meurent en hiver.


Evolution du milieu

La plupart des steppes constituent des formations primaires dont l’évolution dynamique est bloquée par la sécheresse et l’érosion. Il s’agit alors de formations stables.
Certaines pelouses steppiques sont en revanche d’origine secondaire. Il s’agit des pelouses occupant les pentes douces et les replats autrefois défrichés et entretenus par le feu et le pastoralisme (pâturage ovin extensif). En cas d’abandon, ces milieux s'embroussaillent et se reboisent lentement avec des pins et des genévriers.


Menaces

Les pelouses steppiques sont peu convoitées par les activités humaines. Elles sont malgré tout en régression.
L’abandon des parcours pâturés de basse altitude conduit au reboisement progressif de ces milieux et à leur disparition par mise en ombrage et accumulation de litière.
Par ailleurs, l’urbanisation, les équipements en énergies renouvelables et infrastructures associées (éolien, fermes de panneaux photovoltaïques…) condamnent certaines de ces surfaces.


Espèces caractéristiques

Certaines espèces peuvent typiquement se retrouver dans ces habitats, telles que :
  • l’Astragale queue de renard (Astragalus alopecurus) ;
  • l’Astragale d’Autriche (Astragalus austriacus) ;
  • l’Astragale à calice renflé en vessie (Astragalus vesicarius) ;
  • le Pâturin très mignon (Poa perconcinna) ;
  • la Fétuque du Valais (Festuca vallesiaca) ;
  • la Stipe capillaire (Stipa capillata) ;
  • le Thym glabrescent (Thymus glabrescens).
De manière moins exclusive, les pelouses steppiques hébergent également :
  • l’Oxytropis soyeux (Oxytropis xerophila) ;
  • l’Astragale esparcette (Astragalus onobrychis) ;
  • la Stipe à tige laineuse (Stipa eriocaulis) ;
  • la Laîche luisante (Carex liparocarpos).


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Véronique BONNET - CBNA
Astragale d’Autriche

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Véronique BONNET - CBNA
Astragale esparcette

Les pelouses steppiques représentées au jardin de Gap-Charance

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