Pentes sèches


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Jean-Charles VILLARET - CBNA
Pente calcaire sèche


Les habitats alpestres à la fois secs et calcaires sont nombreux et diversifiés. On trouve sur les pentes calcaires sèches aussi bien des garrigues, des landes, des pelouses sèches que des milieux plus rocheux tels que les éboulis calcaires et les dalles. Les végétaux basiphiles s’y développant possèdent de nombreuses adaptations à la sécheresse et, pour certains, à la forte teneur en carbonates du sol.


Garrigues


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Luc GARRAUD - CBNA
Garrigue calcaire supraméditerranéenne


Morphologie et végétation

Les formations végétales des garrigues sont plus ou moins ouvertes et clairsemées.
La strate supérieure est formée principalement d’arbustes bas et d’arbrisseaux. On peut par exemple citer le Thym commun (Thymus vulgaris), la Lavande aspic (Lavandula latifolia), le Romarin (Rosmarinus officinalis) ou encore le Ciste cotonneux (Cistus albidus).
Des sous-arbrisseaux et des herbacées forment les strates inférieures. Des pelouses calcicoles riches en petits chaméphytes et en graminées s’implantent : Fétuque cendrée (Festuca cinerea), Stipe à tige laineuse (Stipa eriocaulis), Stipe pennée (Stipa pennata)...


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Luc GARRAUD - CBNA
Romarin

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Luc GARRAUD - CBNA
Ciste cotonneux

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Gilles PACHE - CBNA
Fétuque cendrée


Des végétaux adaptés à la sécheresse

Les végétaux des garrigues sont adaptés à la sécheresse notamment par :
  • des feuilles limitant la perte d’eau par évapotranspiration grâce à leur faible surface et/ou leur forme enroulée et/ou la présence de poils et/ou d’un revêtement cireux ;
  • des feuilles persistantes et coriaces ;
  • le stockage d’eau dans des organes adaptés (feuilles « grasses », bulbes, rhizomes…) ;
  • un enracinement profond, qui leur permet d’aller chercher l’eau subsistant plus longtemps en profondeur dans le sol et les anfractuosités de la roche dont il est issu.


Evolution du milieu

Ces garrigues résultent le plus souvent de la dégradation de la forêt méditerranéenne sur un sol calcaire ou neutre. La reconstitution de la forêt est le plus souvent contenue par un pâturage extensif.
Les incendies pouvant toucher les garrigues freinent aussi la progression des ligneux, permettant le maintien temporaire d’espaces ouverts qui favorisent la biodiversité.


Intérêt patrimonial

Les garrigues basses constituent un élément paysager typique de la Provence. Elles restent peu menacées par les activités humaines. De nombreuses plantes rares et menacées et/ou protégées se développent au sein des garrigues.

On peut par exemple citer :
  • le Gnaphale dressé (Bombycilaena erecta), protégé ;
  • le Colchique de Naples (Colchicum longifolium), rare ;
  • l'Éphédra de Négri (Ephedra negrii), rare et protégé ;
  • l’Euphorbe sillonnée (Euphorbia sulcata), rare ;
  • la Gagée de Lacaitae (Gagea lacaitae), rare et protégée ;
  • le Sainfoin à feuillage cendré (Hedysarum boveanum subsp. europaeum), rare et protégé ;
  • l’Ibéris cilié (Iberis ciliata), rare ;
  • la Thapsie velue (Thapsia villosa), rare ;
  • la Polygale de Montpellier (Polygala monspeliaca), rare.

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Gilles PACHE - CBNA
Gagée de Lacaitae

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Thomas SANZ - CBNA
Éphédra de Négri



Landes basiphiles

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Jean-Charles VILLARET - CBNA
Lande subalpine basiphile


Morphologie et végétation

Les landes sont des formations végétales sous-arbustives à arbustives basses. Elles sont dominées par des plantes sociales, ligneuses telles que les bruyères, les airelles, les ajoncs, les genêts, les genévriers, les rhododendrons…

Les sols des landes sont plutôt pauvres et superficiels. Contrairement aux garrigues, il existe des landes acidiphiles et non calcaires. En effet, la sémantique attribue le terme “garrigue” ou “lande” aux formations végétales méditerranéennes, plus ou moins ouvertes à clairsemées composées principalement d’arbustes bas, d’arbrisseaux et de sous-arbrisseaux en fonction de la nature du sol : une garrigue se trouvera toujours sur sol calcaire tandis qu’une lande plutôt sur sol acide.


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Thomas LEGLAND - CBNA
Rhododendron hirsute
(Rhododendron hirsutum)

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Gilles PACHE - CBNA
Bruyère des neiges
(Erica carnea)

Cas particulier des landines

A l’étage subalpin, les formations végétales subissent des conditions microclimatiques très froides et sévères. La flore qui s’y développe est donc adaptée aux conditions extrêmes. Les landes peuvent alors être très rases et sont appelées landines. Ces dernières sont riches en lichens, bryophytes et végétaux plaqués au sol.

Cet habitat présente un intérêt biologique élevé, notamment par sa richesse en lichens et espèces arcticoalpines. Cet habitat est à surveiller dans un contexte de réchauffement climatique.
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Jean-Charles VILLARET - CBNA
Landine subalpine calcicole des stations froides et exposées, à Raisin d’ours des Alpes (Arctostaphylos alpinus) et à lichens


Menaces

Les landes subissent diverses atteintes liées notamment aux équipements en montagne. La forte pression pastorale peut aussi faire régresser les landes au profit de formations herbacées. Néanmoins, cette régression est contrebalancée par la progression des landes dans les pâturages abandonnés.



Les pentes sèches représentées au jardin de Gap-Charance

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